Peu de femmes s’étaient jointes aux hordes montées à l’assaut du Klondike durant la ruée vers l’or, et encore moins des femmes noires.
À part dans les cabarets, il y avait peu d’emplois pour les femmes dans ces années-là, mais les femmes noires ont réussi à trouver d’autres sources de revenu, soit comme boulangères, couturières, domestiques, ouvrières dans les mines, voire propriétaires d’entreprise.
En 1897, Charles Hunter et son épouse Lucille, alors âgée de seulement 19 ans et enceinte de quelques mois, quittaient les États-Unis à destination du Klondike. Ils sont passés par la piste Stikine, une des voies d’accès au Yukon parmi les plus ardues. Ils se sont arrêtés à Teslin le temps que Lucille donne naissance à leur fille, baptisée Teslin pour commémorer le moment, avant de poursuivre leur route jusqu’à Dawson.
Arrivés à destination bien avant le gros des hordes, ils avaient déjà jalonné une concession au ruisseau Bonanza en février 1898. Ils se sont établis à Grand Forks, au confluent des ruisseaux Bonanza et Eldorado, où ils ont vécu plusieurs années.
Après la mort de Charles, survenue en 1939, Lucille continua à exploiter les mines d’or qu’elle possédait à Dawson, ainsi que les gisements d’argent établis à leur nom à Mayo, couvrant chaque année à pied, aller-retour, les 200 km et plus qui séparaient Mayo de Dawson.
En 1943, elle déménagea à Whitehorse, où elle ouvrit une buanderie. Elle resta farouchement indépendante jusqu’à la fin de sa vie, même après avoir complètement perdu la vue.
Archives du Yukon, collection Margretta Gaundrove, 82/219, nº 59
Archives du Yukon, fonds Richard Harrington, 79/29, nº 277
Archives du Yukon, fonds Grace McBride, 90/02, nº 13
Archives du Yukon, fonds R. Butterworth, 85/84, nº 9546
© Musée canadien des civilisations, E.A. Hegg, nº J6246
Bibliothèque et Archives Canada / C-014550
Archives du Yukon, collection Eva Stehelin, 2002/53, nº 1
Photo reproduite avec la gracieuse permission de Parcs Canada, collection Anita Johns, nº 250